Trofinétide : un espoir dans la recherche médicale
Le Dr Jean-Christophe Roux, membre du CMS de l’AFSR et directeur de recherche à Marseille Medical Genetics, conduit spécifiquement les recherches sur le syndrome de Rett.
Ce mardi 7 décembre 2021, des résultats encourageants et porteurs d’espoir ont été publiés par la société Neuren Pharmaticals, qui met notamment en lumière le Trofinétide.
Le Dr Jean-Christophe Roux a écrit un résumé du communiqué de Neuren Pharmaticals, que nous vous proposons ci-dessous :
« Le trofinétide (NNZ-2566), représente un analogue synthétique d’un peptide neurotrophique naturel, qui est le tripeptide terminal de l’IGF-1 produit par le cerveau. Deux articles ont précédemment montré que le traitement par ce facteur de croissance analogue à l’insuline 1 (IGF1) peut atténuer les symptômes dans les modèles de souris déficientes en MECP2, modèle du syndrome de Rett. Malgré ces résultats, une utilisation chronique de l’IGF1 d’un point de vue thérapeutique semble difficile car l’IGF1 produit des effets secondaires importants.
Le trofinetide est un tripeptide N-terminal, Glycine-Proline-Glutamate (GPE) et il a été démontré qu’il était neuroprotecteur dans des modèles animaux de lésions cérébrales (lésions cérébrales traumatiques). Dans le cas de lésions cérébrales, il diminue de manière significative la régulation des cytokines inflammatoires induite par la lésion, notamment le TNF-α, l’IFN-γ et l’IL-6. Cependant, le mécanisme par lequel le NNZ-2566 agit reste à déterminer. Le trofinétide est une forme légèrement modifiée du GPE qui est beaucoup plus efficace et dure plus longtemps dans la circulation sanguine. Il est également facile à stocker et peut être administré par voie orale, contrairement au GPE ou à l’IGF-1, qui ne peuvent être administrés que par injection.
Dans le cadre de ces essais cliniques de phase 3, Neuren a indiqué que son partenaire pour le trofinétide en Amérique du Nord, Acadia Pharmaceuticals, a annoncé des résultats positifs de première ligne de l’étude de phase 3 Lavender™ évaluant l’efficacité et la sécurité du trofinétide chez 187 filles et jeunes femmes âgées de 5 à 20 ans atteintes du syndrome de Rett.
A l’exception de quelques effets secondaires relativement légers (diarrhée et vomissements), le Trofinetide administré à un groupe de filles Rett semble améliorer certaines fonctions d’attention ou de communication. L’étude a porté sur une partie des filles qui ont recu le trofinétide et un groupe placebo pendant 12 semaines.
L’évaluation a été faite avec des échelles comportementales :
1) les échelles de communication et de comportement (the Communication and Symbolic Behavior Scales Developmental Profile™ Infant-Toddler Checklist-Social composite score) et
2) le score de compréhension globale (the Clinical Global Impression-Improvement score).
Ces résultats sont encourageants avec seulement un petit bémol lié au fait qu’en plus des échelles d’évaluation certaines valeurs quantitatives pourraient compléter cette étude. Actuellement une demande d’autorisation de la FDA est en cours pour 2022 mais nous n’avons aucune information sur une éventuelle application en Europe à l’EMMA. »
L’AFSR remercie chaleureusement le Dr Jean-Christophe Roux pour ce résumé !
Vous pouvez par ailleurs accéder au communiqué de Neuren Pharmaticals -en anglais- en cliquant sur le bouton ci-dessous.